L'usage des latrines hygiéniques est une pratique essentielle pour la santé publique et le bien-être des communautés. Cependant, certaines communautés, surtout celles vivant dans les milieux dit ruraux, semblent à tort et à travers oublier voire négliger cette pratique qui demeure pourtant à prioriser au centre de leurs préoccupations majeures quant à la question d’hygiène dans leurs propres ménages. C'est précisément sur ce point que le Réseau de Médias pour le Développement (REMED) s'est concentré dans la zone de santé de Nyunzu, située dans la province du Tanganyika. L’objectif était de sensibiliser les communautés à l'importance d'utiliser des latrines plutôt que de se rendre en brousse pour leurs besoins naturels.
À 70 km de la cité de Nyunzu, dans l’aire de santé de Ngoy, la pratique ancestrale consistant à se rendre en brousse pour les besoins de toilette était courante. Cependant, grâce à l’intervention de REMED, cette situation a changé pour de nombreuses familles.
Njiwa Faila Feza, une jeune mère de trois enfants, témoigne de ce changement radical : « J’ai grandi en sachant que c’est dans la brousse que l’on faisait nos besoins, car c’est ce que tout le monde faisait chez moi. Grâce aux relais communautaires d'UNICEF-REMED avec l'appui de KOICA, mon mari a construit notre première toilette derrière notre maison. » Pour cette bénéficiaire de la zone de santé de Ngoy, l’accès aux latrines a apporté un grand soulagement. Elle poursuit : « Dans la brousse, il nous arrivait très souvent de tomber sur des excréments nauséabonds d’autres personnes. Parfois, on les piétinait sans le vouloir. C'était sale et difficile à supporter, mais personne ne nous avait expliqué l'importance des toilettes. Aujourd'hui, nos enfants n'auront pas à aller en brousse pour leurs besoins. »
Une autre bénéficiaire, Kyungu Fatuma, veuve d'une cinquantaine d'années, raconte comment la sensibilisation a changé sa perception des latrines hygiéniques. « Après avoir reçu les sensibilisations, je n’avais personne pour m’aider. Mon mari est mort depuis des années, et mes enfants sont dispersés. J’ai donc décidé de me mettre à la tâche toute seule. À mon âge, je ne voudrais pas que des enfants me surprennent en train de déféquer dans la brousse, sans compter le danger que représentent les morsures de serpent », explique-t-elle.
Le REMED a aussi et surtout travaillé à la mise en place et à la redynamisation des cellules d’animation communautaire (CAC) dans l’Aire de santé de Ngoy. Ces cellules ont été formées sur la promotion des pratiques d’hygiène, notamment l'utilisation des latrines hygiénique. Ngoy Mulundule Dady,, animateur communautaire dans cette aire de santé, témoigne de l'impact des visites à domicile : « Les visites effectuées par les membres des CAC ont permis aux ménages de mieux comprendre et adopter l'utilisation des latrines. Aujourd’hui, la quasi-totalité des foyers dispose de leurs propres toilettes »
Les connaissances transmises aux membres des CAC sont un acquis important et, bien que le projet soit terminé, les sensibilisations continueront pour assurer la pérennité des bonnes pratiques. « Les enseignements partagés constituent un véritable levier pour la durabilité. Même après la fin du projet, les sensibilisations se poursuivront », ajoute Ngoy Mulundule Dady.
Entre juillet et septembre 2024, des ménages de 31 villages/communautés, sur les 100 attendus, ont construit des latrines. Au total, 4 673 personnes, dont 2 968 femmes, ont été sensibilisées sur l'importance de l’utilisation des toilettes hygiéniques et de l’assainissement, dans le cadre du programme d'appui à la dynamique communautaire pour la promotion de l'accès aux services de santé et de planification familiale (PFE), avec l’appui de KOICA à travers UNICEF.